Éphémère

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Dans une clairière parsemée de fleurs, je me promène. Des elfes sautillent à mes pieds et accompagnent mes pas encore hésitants. Les herbes dansent sur la mélodie du vent. Les arbres gonflent leurs poitrines et soupirent leur paix. Ils rayonnent, verdoyants, et explosent de sérénité. Les fleurs chantent leurs couleurs qui se mêlent et s’entremêlent, passionnées, sensuelles.

Le soleil tend ses rayons vers moi ; ils enveloppent mon corps de chaleur ; ils pénètrent ma peau et lient mon être au sol qui accueille mes pieds nus.

Je m’assois derrière une pierre qui m’appelle ; elle soutient mon dos et me propose un voyage. Je joue avec la Terre ; j’enfonce mes doigts dans le sable chaud et moite, je caresse les marguerites. La tête relevée vers les cieux, un nuage m’offre une goutte d’eau. Arrivée au niveau de mon regard, cette goutte ralentit son mouvement et j’y découvre toute la lumière du monde. Elle se pose sur ma jambe et trace son chemin vers la Terre, son enfant.

Puis je me sens fondre dans le sol ; je me sens intégrer la pierre. Je me sens si légère. Mes extrémités ne sont plus ; les frontières de mon corps ont disparu. Mes cinq sens laissent leur place à une sensation jusque là inconnue, la sensation de n’être plus une entité, mais de faire partie d’un tout. Je ne pense plus en mots ; je sens.

Je ne suis plus. Je suis tout.

Je suis les elfes, les herbes, la mélodie, le vent, les arbres, la paix, les couleurs, la sérénité, les fleurs, la musique, le soleil, les rayons, la chaleur, le sol, la pierre, le sable, les marguerites, le nuage, la goutte d’eau, la lumière.